Comment capter l’attention à l’oral en racontant des histoires ?

Comment capter l’attention à l’oral en racontant des histoires ?

On connaît tous quelqu’un dans son entourage qui arrive à capter l’attention de tout le monde en racontant des anecdotes divertissantes. Utiliser le storytelling est un excellent moyen pour attirer l’attention de vos interlocuteurs et faire en sorte qu’ils vous écoutent jusqu’au bout.

Qu’est-ce qui rend les histoires si puissantes ?

C’est dans notre ADN humain

Dans son livre “Sapiens : Une Brève Histoire de l’Humanité”, Yuval Noah Harari, historien et professeur d’histoire, explique que nous façonnons notre réalité au travers des histoires que nous racontons aux autres et à nous-mêmes.

L’avantage de l’Homo Sapiens sur toutes les autres espèces vivantes connues résiderait dans sa capacité à produire des fictions. Celles-ci permettent ainsi à plus d’1 milliard de personnes qui ne se rencontreront jamais de faire société dans un ensemble imaginaire appelé Inde ou Chine. Et cette capacité à nous fédérer et à coopérer à grande échelle est ce qui a permis à notre espèce d’occuper la place dominante sur la planète Terre.

Notre capacité à nous raconter des histoires serait donc la base de ce qui fait notre humanité. Notre cerveau est fait pour être réceptif aux histoires car nos ancêtres s’en sont racontées depuis des générations.

Elles sont divertissantes

Dans une histoire, il y a toujours une part de suspens qui nous incite à écouter jusqu’au bout. Notre curiosité de connaître la suite crée une excitation qui nous maintient en haleine. 

Dans une histoire, il y a également différents personnages auxquels on s’identifie par effet miroir ou qui nous font penser à des personnes de notre entourage. On peut s’impliquer totalement dans une histoire ou être chamboulé par un récit qui nous parle.

Il y a aussi diverses émotions traversées par les personnages que l’on peut ressentir par empathie et des émotions propres comme la peur ou la joie que nous générons face aux événements inattendus qui nous sont racontés. C’est pourquoi les enfants adorent qu’on leur raconte des histoires et à l’âge adulte, nous continuons à le faire en lisant des romans ou en regardant des films.

Elles sont faciles à mémoriser

Une histoire est un enchaînement d’événements logiques parfaitement adapté au cerveau qui fonctionne par associations d’idées. Il est plus facile pour un être humain de retenir une succession d’éléments qui ont une relation de cause à conséquence qu’une liste d’informations sans aucun lien entre elles. 

Essayez tout simplement de retenir cette liste : 

  • corbeau
  • arbre
  • fromage
  • renard
  • odeur
  • flatterie
  • voix
  • bec
  • tomber
  • voler

Et maintenant, essayez à nouveau de la retenir en lisant cette histoire : 

“C’est l’histoire d’un corbeau perché sur un arbre qui tient dans son bec un fromage. Un renard, alléché par l’odeur du fromage souhaitant le déguster, commence à parler au corbeau en lui faisant de nombreuses flatteries pour écouter sa belle voix. Amadoué par ces compliments, le corbeau ouvre le bec pour chanter et laisse tomber son fromage, que le renard s’empresse de voler. A ce moment-là, le corbeau comprend la ruse trop tard et se promet de ne plus jamais se faire prendre. ”

Plus facile à retenir non ? 

Vous avez reconnu la célèbre fable de La Fontaine, “Le Corbeau et le Renard”. Cette histoire facile à mémoriser recèle en réalité une morale. C’est l’idée qu’il faut se méfier des personnes flatteuses qui peuvent faire des compliments pour servir leurs propres intérêts et que les personnes qui se laissent facilement séduire sont aussi les premières à se faire manipuler. A travers cette fable, nous mémorisons les événements de l’histoire mais aussi son message implicite.

Comment bien raconter une histoire ?

« Pour que l’événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu’on se mette à le raconter. »  Jean Paul Sartre

Cette citation de Jean-Paul Sartre exprime bien l’idée qu’un même évènement apparemment banal ou ennuyeux peut paraître captivant dès qu’on le raconte sous la forme d’une histoire. Tout est donc une histoire de forme.

Les histoires suscitent l’adhésion, inspirent, convainquent et influencent les émotions de ceux qui les écoutent. Mieux elles sont racontées, plus leur impact est fort sur ceux qui les écoutent. Essayer de raconter une histoire ne suffit donc pas : il faut s’y prendre avec un peu de méthode pour bien le faire et pouvoir ainsi exploiter toute la puissance que cette technique, aussi appelée en anglais “storytelling”, apporte.

Le storytelling est une méthode de communication qui consiste à raconter une histoire pour faire passer un message. Au quotidien, décrire une expérience pendant un entretien d’embauche, faire un discours inspirant devant un large public (ex: conférence TED), convaincre par l’exemple en racontant une anecdote sont des moments où il est important de savoir faire un storytelling. 

Respecter une structure

Les histoires respectent toutes la même structure et si vous cassez cette structure (par exemple en racontant tout de suite la fin), vous perdez tout l’effet de l’histoire.

La structure du storytelling a notamment été théorisée par Joseph Campbell dans son ouvrage “Le héros aux mille et un visages”. En étudiant les mythes, contes et légendes du monde entier, il a extrait une structure récurrente qu’il appelle “le monomythe” en 12 étapes. On peut aujourd’hui facilement retrouver ces étapes dans les films et récits connus de notre époque. 

Toutes les explications en vidéo :

La version simplifiée de ces 12 étapes peut se résumer en 5 étapes que l’on appelle aussi le schéma narratif.

1) Situation initiale 

Elle permet de poser les bases de votre récit. Elle se compose de : 

  • une accroche (facultative si vous avez déjà l’attention des personnes); 
  • une présentation du cadre spatio-temporel (quand, où); 
  • une présentation des personnes impliquées dans cette histoire; 
  • le thème de l’intrigue. 

Souvent dans les histoires, on reconnaît ce moment lorsqu’on entend : “Il était une fois…” et “Tous les jours…”. Par exemple :

“Il était une fois une princesse enfermée dans un donjon dans un pays fort lointain. Tous les jours, elle se brossait les cheveux à la fenêtre en espérant qu’un prince viendrait la délivrer.”

2) Élément perturbateur / Nœud 

Il s’agit d’une rencontre ou un événement déclencheur qui pose problème dans votre histoire. Ce moment sonne le véritable démarrage de l’histoire, qui serait absolument inintéressante si un élément ne venait pas perturber le quotidien du héros.

3) Péripéties 

Il s’agit d’une série d’actions qui découlent de l’élément perturbateur et qui constituent le cœur de l’histoire. Pour essayer de résoudre son problème, le héros va entreprendre diverses stratégies qui vont susciter l’espoir ou le désespoir, la rencontre d’amis et d’ennemis sur son chemin.

4) Elément de résolution / Dénouement

Le moment de tension maximale, le point de bascule. On ne sait pas si la suite va être positive ou négative. Le doute est à son paroxysme. 

Dans les histoires classiques, c’est souvent le moment où le héros combat le grand méchant ou un moment de confrontation. A l’issue de cet évènement, les obstacles sont résolus ou n’ont pas été franchis. On sait si le héros a trouvé une solution ou pas.

5) Situation finale / Ouverture 

Elle se compose de :

  • une présentation de la nouvelle situation post-dénouement; 
  • une présentation d’un message : quelle leçon tirer de cette histoire. 

 

Parfois ces 6 étapes peuvent être racontées plus ou moins rapidement.

Vous pouvez trouver aussi une certaine forme d’originalité dans les histoires qui revisitent cette structure. Par exemple, dans le film Irréversible” de Gaspard Noé avec Monica Belluci, tout le film est raconté à l’envers : on commence par la fin et l’intrigue du film consiste à remonter les événements un par un pour comprendre comment les héros de l’histoire en sont arrivés là.

Ne pas oublier les ingrédients magiques

Pour faire un bon gâteau, il ne suffit pas d’avoir une bonne recette. De la même manière, pour raconter une bonne histoire, il ne suffit pas de respecter les étapes. Il vous faut aussi de bons ingrédients qui vont donner corps à l’histoire.

Clarté 

Soignez l’introduction et la conclusion. Eviter le traditionnel « voilà » à la fin en prévoyant votre conclusion et la chute de l’histoire à l’avance.

Dans le développement de votre histoire, essayez d’introduire des mots de transition qui permettent de comprendre la chronologie des évènements ou la logique des enchaînements comme : “Ensuite”, “Tout d’un coup”, “C’est alors”, “Enfin”.

Tension 

Créez du suspens en ne racontant pas la fin tout de suite et en laissant des moments de silence. 

Variez la voix notamment juste avant les moments clés en ralentissant ou en haussant le ton au moment du coup de théâtre.

Présentez un héros et un méchant (qui peut être symbolisé par une personne, un obstacle, une peur, etc.). 

Emotions

Privilégiez une histoire personnelle qui a beaucoup plus d’impact qu’une histoire vécue par quelqu’un d’autre car vous aurez beaucoup plus d’émotions  à apporter si vous êtes le protagoniste principal.

N’hésitez pas à nommer vos émotions ou à les évoquer implicitement à travers les sensations corporelles ou les pensées qui vous ont traversées. Par exemple : “j’avais la gorge nouée” ou “je me suis dit que c’était trop tard”.

Immersion

Une histoire doit être comme un voyage ou un film que votre public peut se représenter dans sa tête. Susciter l’empathie du public en faisant en sorte qu’il se sente concerné par l’histoire et se dise « ça aurait pu m’arriver ». Vous pouvez inclure le public en utilisant des expressions inclusives comme « vous », « ça vous est peut-être déjà arrivé… ». Introduisez des faits ou des actions que votre public connaît et auxquels il peut s’identifier. 

N’oubliez pas les descriptions : décrire un paysage, une personne, une atmosphère. Ne soyez pas trop longs : l’objectif n’est pas de tout décrire mais plutôt d’utiliser des détails précis qui permettront au public de se représenter la scène en un seul mot et de reconstituer le reste par son imagination. Par exemple, évoquez des petits détails qui font la différence comme parler de la couverture du magazine que vous lisiez quand vous étiez jeune, la couleur bleue des volets de la maison, une ride au coin des yeux de votre grand-mère, etc.

Inspiration

Une histoire inspirante est une histoire qui comporte une morale à la fin, comme dans les Fables de La Fontaine. L’idéal est que votre histoire serve de leçon et puisse transmettre un message utile à votre public dont il se souviendra encore des années après.

Exercice d’application : analysez les discours suivants

Voici deux interventions orales qui utilisent l’art du storytelling. Dans chaque discours :

  • notez la structure utilisée
  • les différents éléments qui correspondent aux 5 ingrédients d’une bonne histoire : clarté, tension, émotions, immersion et inspiration.

On attend vos réponses en commentaires !

Conférence TED : Comment la course m’a donné une leçon de vie

Discours de Steve Jobs à Stanford (2005)

S’entraîner à raconter une histoire

Après avoir lu tous ces conseils et observé concrètement comment de très bons orateurs utilisent le storytelling, vous vous demandez peut-être : et comment je l’applique ?

Notre stage “Le storytelling : raconter des histoires pour transmettre ses idées” vous permettra de pratiquer dans des mises en situation et de recevoir des retours personnalisés qui vous permettront de progresser dans la maîtrise de cette technique.

Nos sessions de formation individuelle peuvent également vous aider à appliquer ces techniques de manière personnalisée dans vos prises de paroles concrètes : apprendre à raconter une expérience en entretien d’embauche, en rendez-vous client, en interview ou dans une présentation en public.

Comment peut-on apprendre à parler en public ?

Comment peut-on apprendre à parler en public ?

Apprendre à parler en public : quand la rhétorique était enseignée à l’école

Saviez-vous qu’apprendre à parler en public était possible à l’école, en France, jusqu’en 1902 ?

C’était ce qu’on appelait les classes de rhétorique. 

Dans ces classes, les élèves de lycée apprenaient des techniques et pratiquaient des exercices pour produire leurs propres discours. Elles ont été supprimées dans l’enseignement au début du XXe siècle.

Cela fait donc presque 120 ans que nous n’apprenons plus l’art de bien parler.

C’est pourquoi nous sommes tous une majorité à penser que ceux qui s’expriment avec éloquence serait doués d’un talent inné.

Or parler en public est une compétence qui s’apprend.

Théâtre antique

La rhétorique, ou l’art de bien dire pour persuader et convaincre, est une discipline qui a été théorisée en Grèce antique. A l’époque de la démocratie athénienne, elle faisait partie des 7 arts à maîtriser dans un parcours scolaire.

La rhétorique était enseignée à l’école jusqu’en 1902. L’Etat français a supprimé cette matière pour des raisons idéologiques et politiques. L’art oratoire était perçu comme aristocratique, trop élitiste et formaté. 

Ce phénomène ne s’est pas observé dans d’autres pays comme les Etats-Unis ou l’Angleterre où la culture de l’oral a été préservée. Ce qui explique pourquoi les Anglo-saxons sont souvent plus à l’aise en prise de parole en public que les Français !

Aujourd’hui l’Education Nationale se ré-intéresse à l’importance d’apprendre à parler en public avec la réforme du lycée et la mise en place d’un Grand Oral au Bac.

On comprend facilement pourquoi : la capacité à s’exprimer et exposer ses idées à l’oral est une compétence essentielle aujourd’hui pour la vie professionnelle, citoyenne et sociale. 

Ci-dessous, vous pouvez retrouver une vidéo dans laquelle j’interviens pour parler de ce sujet avec Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education Nationale.

Prendre la parole : à la fois un art et un sport

Apprendre à parler en public ne se résume pourtant pas à l’analyse et à l’écriture de discours. L’art oratoire se pratique aussi comme un art et un sport. En ce sens, il est cousin du chant, du théâtre et de la danse.

Comme tout art, il comprend de la technique et de la pratique. Apprendre à parler en public, c’est comme apprendre à chanter. Vous pensez peut-être qu’il y a des gens qui sont doués pour bien chanter mais c’est surtout une aptitude qui se travaille !

“Le talent c’est 1% d’inné et 99% de travail”.

…comme le disait Gata Kamsky, célèbre joueur d’échecs.

Comme tout sport, l’art oratoire est une discipline du corps. Le corps est l’outil principal de l’orateur ou de l’oratrice. Par le regard, la posture et la voix, il ou elle incarne son propos. 

Le corps est un moyen d’expression. Deux personnes peuvent avoir exactement le même texte, c’est la manière dont chacune le dira avec son corps, son intonation et ses gestes, qui produira une réelle différence.

L’art oratoire ne doit pas donc pas se penser comme une discipline purement cérébrale ou scolaire dans laquelle il suffirait d’écrire son discours, l’apprendre et le réciter. 

L’art oratoire est un sport qui se pratique comme tel. Il faut s’entraîner à l’oral, répéter à l’oral, saisir les occasions de pratiquer en se portant volontaire pour faire des présentations ou des discours par exemple.

Homme sur scène

Et concrètement, comment apprendre à parler en public ?

La meilleure manière d’apprendre à parler en public est de pratiquer. En prenant la parole régulièrement devant les autres, vous accumulerez de l’expérience qui vous permettra de gagner progressivement en confiance et en aisance. Votre corps mémorisera aussi l’attitude à adopter quand vous prenez la parole en public, l’intonation, les gestes et le regard.

Mais il ne suffit pas uniquement de pratiquer car comme en sport, si vous avez la mauvaise technique et que personne ne vous le dit, vous risquez d’ancrer de mauvaises habitudes à votre détriment.

Qui ne connaît pas des personnes autour de soi qui ont l’habitude de parler en public et qui adorent parler mais ne parlent pas bien ? Leurs propos sont trop longs, répétitifs et déstructurés.

« Il est plus facile d’apprendre que de désapprendre. » (proverbe anglais)

C’est pourquoi il est important que vous puissiez avoir des retours et des critiques constructives sur vos prestations orales. Et c’est là que les choses se compliquent… car bien souvent, votre public n’osera pas vous faire de retour sur ce sujet. Et vos amis et votre famille sont biaisés parce qu’ils sont proches de vous ou ne sont pas experts de la question.

Prendre des cours est le meilleur moyen d’apprendre à parler en public et de progresser rapidement car :

  • vous n’avez pas besoin de chercher des occasions de pratiquer : les cours vous permettent de le faire devant les autres à un rythme régulier !
  • vous pouvez avoir des retours sur vos prestations : à la fois de la part des autres qui vous partageront leurs impressions mais aussi de la part du professeur qui pourra vous faire un retour technique et vous donnera la solution pour vous améliorer.

Voici ci-dessous un aperçu de ce à quoi un stage de prise de parole en public ressemble.

L’art oratoire : une discipline qui se démocratise

Si dans le passé, seuls les dirigeants, managers et hommes politiques avaient le luxe de se faire coacher pour atteindre leurs objectifs, aujourd’hui, cela se démocratise de plus en plus. 

On peut se faire coacher pour apprendre à parler en public, pour progresser dans sa carrière et pour développer sa confiance en soi de manière générale.

C’est d’ailleurs ce que je trouve le plus formidable dans le fait de prendre la parole en public. Ce n’est pas une compétence qu’on devrait acquérir, juste de manière utilitaire. C’est une compétence qui permet aussi de se développer personnellement et professionnellement en tant qu’individu.

Alors oui, s’exprimer avec aisance à l’oral, développer sa capacité à convaincre et à défendre ses idées, cela s’apprend… et il n’est jamais trop tard pour commencer !

 

Pour résumer : 

  1. La difficulté à prendre la parole en public peut s’expliquer par la culture de notre pays
  2. Prendre la parole en public est une compétence qui s’apprend comme lire, écrire ou n’importe quelle autre compétence qu’on pourrait enseigner à l’école !
  3. Comme tout art et sport, c’est l’alliage de la technique et de la pratique qui fera de vous un bon orateur ou une bonne oratrice
  4. Votre attitude à l’oral est plus importante que le contenu de ce que vous dites et nous négligeons trop souvent l’importance du corps dans la prise de parole
  5. La manière la plus rapide d’apprendre à parler en public est de trouver des cours où vous pourrez à la fois pratiquer et avoir un retour constructif sur vos interventions

Si vous voulez en savoir plus sur les cours de prise de parole en public proposés par Ad Maiora, vous pouvez essayer un premier cours gratuitement, consulter ma pédagogie et me contacter directement.

Comment se mettre en valeur professionnellement

Comment se mettre en valeur professionnellement

L’art de se mettre en valeur professionnellement

Se mettre en valeur professionnellement est un art qui s’apprend. Et lorsqu’on a pas forcément les codes pour le faire, on peut se sentir lésé ou freiné dans son évolution professionnelle. Cet article vous partage quelques conseils pour que, vous aussi, vous puissiez mettre toutes les chances de votre côté.

J’aimerais vous raconter l’histoire de Clara à titre d’exemple.

L’histoire de Clara

Clara était tradeuse en 2013. Elle travaillait en binôme avec Jules, un autre trader junior. Un jour, Jules et elle ont été chargés d’exécuter une très grosse opération. Dans ce genre de situation, le travail demandé est très intense. Ce sont des coups de fil toute la journée avec des dizaines d’interlocuteurs, beaucoup de concentration et aucune pause. Mais grâce à leur travail d’équipe, l’opération fut un succès !

Le soir, lorsque leur chef revient, il demande : “Alors comment ça s’est passé ?”. Spontanément, son collègue Jules se lève et commence un débrief enthousiaste auprès de son chef. Il décrit avec précision tout le travail qu’ils ont accompli. Pendant ce temps, Clara, occupée au téléphone, reste assise. Elle les regarde discuter en souriant, elle-même très fière de leur travail. 

Mais ce qui se passe l’étonne tout d’un coup. Son chef, ravi de cette nouvelle, finit par féliciter vivement Jules comme s’il était responsable de ce succès : “Bravo Jules, tu as vraiment assuré aujourd’hui. Continue comme ça, c’est bien !”. Il l’oublie complètement alors que tous les deux avaient travaillé ensemble à égalité sur le projet.

A la fin de la journée, Jules avait réussi à se mettre en valeur professionnellement alors que Clara en avait raté l’occasion.

Quelles sont les trois leçons intéressantes à tirer de cette histoire ?

1) Il ne suffit pas de savoir-faire, il faut aussi faire-savoir.

Réunion en entreprise

Dans cette situation, Jules est celui qui s’est porté volontaire pour faire le compte-rendu auprès de son supérieur hiérarchique. Il a ainsi pu se mettre en valeur professionnellement.

Clara aurait mieux fait de mettre en pause son appel pour être également présente devant son chef et prendre l’initiative du débrief.

Son silence l’a rendue invisible.

Dans le monde du travail, il ne suffit pas de bien faire son travail. Souvent les gens n’ont pas le temps de regarder de près ce que vous faites. Ils ne s’en rendront compte que si vous le valorisez à l’oral.

Et c’est ainsi que les personnes qui s’expriment en réunion et sont volontaires pour prendre la parole en public finissent par progresser plus rapidement que les autres dans leur carrière.

Celui qui prend la parole se rend visible.

Mais bien souvent, nous n’osons pas être cette personne car c’est difficile. Cela nous demande des efforts, il faut se préparer, affronter le regard des autres et on préfère souvent que ce soit quelqu’un d’autre qui le fasse.

Pourtant, gardez en tête que celui qui se porte volontaire pour prendre la parole est celui qui représente le travail réalisé. 

Prendre la parole en public n’est pas une corvée, c’est une opportunité. 

L’opportunité de vous lever pour défendre vos idées, votre travail et partager vos fiertés. 

Ne laissez jamais quelqu’un d’autre s’approprier ce que vous faites.

2) Bien s’exprimer à l’oral est une compétence multiplicatrice.

Image de plantes qui poussent

Pour se mettre en valeur professionnellement, il ne suffit pas d’oser prendre la parole. Il faut aussi savoir bien le faire. Si notre Jules s’était exprimé de manière confuse devant son chef, en bredouillant des propos incompréhensibles, est-ce que celui-ci l’aurait vraiment félicité ?

Bien parler en public et s’exprimer à l’oral est quelque chose qui s’apprend. C’est pour cela que je parle de compétence et non pas de don ou de talent. Et parmi toutes les compétences, elle remporte une double mise car il s’agit d’une compétence multiplicatrice.

Qu’est-ce qu’une compétence multiplicatrice ? (traduit de l’anglais : multiplier skill)

C’est une compétence qui multiplie la valeur de vos compétences existantes. Savoir prendre la parole en public n’est pas seulement une compétence qui s’additionne à ce que vous savez déjà faire. C’est une compétence qui va multiplier la valeur perçue de toutes vos autres compétences.

Un exemple très simple pour le comprendre : deux candidats à un job qui ont un CV et des compétences égales. L’un bafouille en entretien, l’autre met en valeur ses qualités avec confiance et aisance. Lequel aura le plus de valeur perçue ? 

Vous connaissez la réponse.

Parmi les autres compétences multiplicatrices, on trouve aussi l’art de bien écrire ou l’art de bien s’habiller. Entre un mail rempli de fautes et un autre écrit dans une grammaire correcte, entre une tenue négligée et un style vestimentaire élégant, la valeur perçue de votre professionnalisme en sera impactée. 

Apprendre à parler en public est donc un investissement. 

Vous acquérez une nouvelle compétence qui elle-même portera ses fruits et accordera un bonus de valeur perçue à toutes vos compétences actuelles et à venir.

3) Pour se mettre en valeur professionnellement : “L’habit ne fait pas le moine mais il ouvre les portes du monastère”.

Porte fermée

Je comprends ceux qui déplorent que nous accordions tant d’importance à la forme et aux apparences. Et aussi ceux qui ne supportent pas les “m’as-tu-vu” et autres narcissiques en entreprise qui ramènent toujours la couverture à eux. L’objectif n’est pas de tomber dans ces caricatures superficielles.

Victor Hugo disait :

“La forme, c’est le fond qui remonte à la surface.” 

On est d’accord : bien parler en public ne doit pas combler un manque de compétences – qui finit tôt ou tard par se découvrir – mais valoriser vos talents réels et vos idées existantes, de manière positive.

Si vous rechignez à accorder de l’importance à ces petites choses, sachez que si l’habit ne fait pas le moine, il ouvre au moins les portes du monastère. Il ne faut pas que le ressentiment ou la méfiance envers les beaux-parleurs vous empêche de vous valoriser ou de décrocher les opportunités que vous méritez. En réalité, il ne s’agit pas d’eux mais plutôt de vous.

Un jour, une DRH nouvellement promue m’a expliqué que ses supérieurs avaient hésité à lui donner le poste car ils craignaient qu’elle n’ait pas les épaules pour mener des réunions avec les équipes et prendre la parole en public.

Un consultant que j’accompagne m’a également avoué avoir refusé à contre-coeur un bon candidat dans leur entreprise car il n’avait pas les codes à l’oral et ne présentait pas assez bien devant le client.

Toutes ces situations sont extrêmement dommageables, à la fois pour vous mais aussi pour la société qui perd un talent.

En résumé

Bien s’exprimer à l’oral est nécessaire pour se mettre en valeur professionnellement et vous ouvrir les portes que vous souhaitez. 

Elle vous apporte la visibilité, la légitimité et l’opportunité. 

Mais plus que ça, j’ai constaté qu’apprendre cette compétence apportait aussi aux individus plus de confiance en soi, d’assurance et d’estime d’eux-mêmes. Et rien que pour ça, ça vaut le coup de s’y mettre !

A suivre : Comment peut-on apprendre à parler en public ?

*L’histoire de Clara est une histoire vraie racontée dans le podcast “Les règles du Jeu” de Clara Moley.

Si vous voulez en savoir plus sur les cours de prise de parole en public proposés par Ad Maiora, vous pouvez essayer un premier cours gratuitement, consulter ma pédagogie et me contacter directement.

Comment choisir entre des cours de théâtre ou de prise de parole en public ?

Comment choisir entre des cours de théâtre ou de prise de parole en public ?

Vous rencontrez des difficultés à vous exprimer avec facilité devant un groupe ? 

Vous aimeriez vaincre votre timidité, prendre confiance en vous et oser affronter le regard des autres ? 

Votre hésitez entre prendre des cours de théâtre ou de prise de parole en public pour vous améliorer ? 

Je rencontre souvent cette situation avec mes élèves. Certains ont tenté des cours de théâtre dans le passé qui ne leur ont rien apporté. D’autres prennent des cours de théâtre à côté de mes cours de prise de parole en public en complémentarité

Moi-même, j’ai testé plusieurs cours de théâtre et d’art oratoire pour me former. 

Et face à l’immensité d’offres qui existent, c’est parfois difficile de s’y retrouver et de comprendre quelle est la différence.

Si vous vous posez ces questions, alors cet article est pour vous. Je vous exprime mon opinion sur la différence entre les deux.

Ce que vous apportent les cours de théâtre

S’évader en incarnant un personnage

Ce que j’aime en particulier dans le théâtre, c’est la possibilité d’incarner et de travailler un personnage, de rentrer dans sa vie, dans sa psychologie et de rechercher une forme de justesse dans le jeu.

Cela permet d’explorer des situations et des émotions qu’on aurait pas l’occasion d’expérimenter comme tel dans la vie réelle. 

Cela permet aussi d’oser le jeu et de sortir de sa zone de confort face aux autres. C’est pour cela que le théâtre est souvent conseillé aux personnes timides et à celles qui veulent explorer les émotions.

Travailler sa diction par le texte

Cela dépend des cours de théâtre mais il y a généralement un moment où vous commencez par toucher au texte.

Ce sont parfois de grands textes d’oeuvres connues. Les apprendre permet de travailler votre mémoire, votre diction et votre élocution, vous force à porter la voix.

Cultiver la présence par le corps

Sur scène, la présence d’un acteur doit se ressentir. Les cours de théâtre vous amènent à travailler sur cet aspect, par les jeux de regards, de posture et de déplacement dans l’espace.

Les échauffements commencent toujours par un réveil du corps : étirement, détente musculaire, mouvements dans la pièce.

Apprendre à lâcher-prise avec les cours d’improvisation

Le théâtre d’improvisation est une partie du théâtre où vous n’apprenez pas de texte… vous improvisez les scènes.

On vous annonce le thème très peu de temps à l’avance (par exemple : “vous êtes dans un ascenseur qui tombe en panne) et vous devez inventer, avec les autres, votre personnage et ce qui se passe.

Au début très déstabilisant, on se prend rapidement au jeu et on apprend à développer sa créativité, son imagination et sa spontanéité… comme un retour en enfance !

Ce que vous apprennent les cours de prise de parole en public

Etre à l’aise pour incarner sa propre personne

Dans les cours de prise de parole en public, vous ne jouez pas un personnage comme au théâtre mais vous incarnez votre propre personne.

C’est souvent cela qui est le plus difficile : assumer pleinement qui on est sans porter de masque, avoir une parole sincère et authentique, se confronter réellement au regard des autres.

Porter ses idées

Dans les cours de prise de parole en public, vous ne déclamez pas un texte comme au théâtre mais vous créez le texte.

C’est vous qui êtes l’auteur de votre propre discours, qui portez vos idées et les messages que vous voulez transmettre au monde. Et les cours de prise de parole en public vous aident justement à structurer ces idées pour qu’elles aient plus d’impact.

Prendre la parole comme dans la vie de tous les jours

Dans les cours de prise de parole en public, vous ne jouez pas une scène fictive comme au théâtre mais vous vous entraînez dans des situations concrètes que vous pourriez rencontrer dans la vie réelle.

Dans les ateliers proposés par Ad Maiora, vous pouvez vous confronter à plusieurs situations réalistes : improviser une réponse à une question qu’on vous pose à une soirée entre amis, faire un discours pour vous présenter à des inconnus, débattre sur un sujet de société et défendre vos opinions.

Une approche pluri-disciplinaire

Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que les outils du théâtre sont utilisés dans les cours de prise de parole en public pour vous faire travailler sur votre corps : regard, posture, gestuelle, déplacements dans l’espace.

C’est pour cela que des écoles de théâtre proposent en complément des cours de prise de parole en public car il leur suffit de réutiliser les mêmes outils en les adaptant.

De même, vous trouverez des professionnels venant de d’autres disciplines comme le chant qui vous proposeront des cours de prise de parole en public car les techniques vocales sont utiles également pour mieux s’exprimer à l’oral.

Dans les ateliers d’Ad Maiora, j’utilise des outils du théâtre et du chant mais aussi de la rhétorique, de la psychologie humaine, de la littérature… car toutes ces disciplines apportent des outils pour vous apprendre à mieux vous exprimer à l’oral et faire passer vos idées.

En conclusion

Cours de théâtre Cours de prise de parole en public
  • S’évader, incarner des personnages et explorer des émotions et des situations qu’on aurait pas connues autrement
  • Apprendre des grands textes du théâtre, travailler sa voix et sa diction
  • Travailler sur son corps, son regard, sa présence dans l’espace, les mouvements…
  • Lâcher-prise, ne plus avoir peur du ridicule, libérer son imagination avec les cours d’improvisation en particulier
  • Une approche plus puriste et artistique
  • Travailler son authenticité en incarnant sa propre personne, dans des situations concrètes de la vie quotidienne (se présenter, s’affirmer, argumenter…)
  • Porter sa parole et ses propres idées, apprendre à les structurer pour inspirer et convaincre un public
  • Travailler sur son langage corporel, sa gestuelle, sa voix… grâce aux outils du théâtre et du chant
  • Se confronter au regard des autres, dépasser sa peur de parler devant un groupe pour prendre du plaisir à parler en public
  • Une approche multidisciplinaire et orientée vers le pratico-pratique

Finalement, tout dépend de votre objectif et de ce que vous recherchez.

Bien entendu, cette comparaison est généraliste. Elle ne rentre pas dans les détails des différents cours de théâtre qui existent, de leurs formats, de leur pédagogie… ni même dans les détails des autres cours de prise de parole en public sur la place.

C’est maintenant à vous d’aller plus loin en explorant les sites internet des organismes qui proposent ces cours, de tester et de vous faire votre propre opinion sur ce qui répond le plus à vos besoins.

Si vous voulez en savoir plus sur les cours de prise de parole en public proposés par Ad Maiora, vous pouvez essayer un premier cours gratuitement, consulter ma pédagogie et me contacter directement.

Comment vulgariser son expertise

Comment vulgariser son expertise

Parfois, nous devons prendre la parole pour expliquer à un client un sujet compliqué qui le concerne. Ou encore, nous avons un métier difficile à comprendre et nous devons l’expliquer de manière simple.

Ce n’est pas facile à faire car nous sommes tellement habitués à être plongé dans notre environnement quotidien que nous ne savons plus comment expliquer les choses sans utiliser un vocabulaire que seuls les initiés peuvent comprendre.

Cela peut engendrer des problèmes comme des conflits, des personnes qui ne comprennent pas vraiment ce que vous conseillez ou la valeur de ce que vous proposez.

Imaginez un médecin qui fait un diagnostic sans correctement expliquer à son patient la nature de son problème et comment le traitement va pouvoir le guérir. Dans certains cas, le patient fera confiance à son médecin et exécutera le traitement sans poser de questions. Mais parfois, il ne prendra pas correctement son traitement en pensant que ce n’est pas grave ou encore se mettra à douter des préconisations du médecin.

Le principal avantage d’être pédagogue est double : créer de la confiance avec votre interlocuteur et s’assurer qu’il comprendra et suivra ce que vous dites.

Voici quelques astuces pour vous aider à “vulgariser votre sujet”.

Démontrer visuellement

Utiliser des images et des supports visuels aide beaucoup à se faire comprendre. Une image vaut mille mots. Plutôt que de décrire les choses de manière abstraite et compliquée, essayez de le représenter directement pour que votre interlocuteur puisse le voir dans son esprit.

Traditionnellement, les gens utilisent du papier pour dessiner ou un PowerPoint. Mais si vous êtes dans une situation où vous n’avez pas de support avec vous, vous avez d’autres solutions :

Faire des comparaisons 

L’outil de la comparaison est très puissant si vous réussissez à trouver les bonnes associations d’idées.

Pour cela, plus vous connaissez votre public et plus vous pourrez utiliser des exemples qui lui parlent. Ainsi, le sujet compliqué que vous lui expliquez devient tout d’un coup très familier car il peut le comparer à une situation qu’il connaît.

Par exemple, je compare la prise de parole en public sans préparation à l’expérience de se jeter à l’eau sans savoir nager : on est stressé, on se débat dans tous les sens, notre corps se met à faire n’importe quoi et quand on arrive plus ou moins à se débrouiller pour rester à la surface, on a juste vécu une mauvaise expérience sans forcément savoir comment s’améliorer. Alors que si vous avez pris auparavant des cours de natation, vous pouvez vous jeter à l’eau en étant beaucoup plus serein et dans le contrôle de ce que vous faites. Le but de cette comparaison est de faire comprendre l’importance de se former et de se préparer.

Utilisez des comparaisons pour montrer des ordres de grandeur. Parler en millions d’euros ou en centaines de km² n’évoque rien pour votre public si vous ne le comparez pas avec une autre dimension qu’il connaît bien.

Exemples :

  • “Le management de transition, c’est comme de l’intérim de luxe”
  • “Singapour fait 7 fois la taille de Paris”
  • “Avec ma voiture, j’ai fait l’équivalent de trois fois le tour de la terre”

Parfois, les comparaisons permettent aussi de personnifier les objets pour leur donner vie, par exemple comparer un globule blanc à un pompier qui vient éteindre le feu.

Pour mieux comprendre ce processus, regardez les vidéos de vulgarisation des doctorants qui pitchent leur thèse en 180 secondes :

Parler à des inconnus

Dernier conseil : parlez à des inconnus qui n’y connaissent rien à ce que vous faites.

Entraînez-vous à expliquer votre métier à votre grand-mère ou à votre neveu de 8 ans.

Vous pourrez ainsi tester votre discours et les comparaisons que vous avez choisies pour voir si cela fonctionne.

Vous aurez des feedbacks intéressants qui vous permettront de réaliser ce qui est compréhensible et ce qui ne l’est pas pour mieux communiquer !

Trois conseils pour mieux négocier

Trois conseils pour mieux négocier

Nous sommes tous des négociateurs. Que ce soit pour négocier une augmentation de salaire, l’achat d’un appartement ou encore qui fera les corvées à la maison, nous sommes tous confrontés à des situations de négociation dans la vie quotidienne comme dans la vie professionnelle.

Mais on est tous d’accord pour dire que négocier, ce n’est pas facile. Personne ne veut se faire plumer comme un pigeon et en même temps, le but n’est pas non plus d’écraser l’autre pour obtenir à tout prix ce que l’on veut. L’idéal dans une négociation réussie, c’est d’aboutir à un accord gagnant-gagnant.

Bonne nouvelle : comme prendre la parole en public, négocier est une compétence qui s’apprend ! Voici 3 conseils pour débuter et réussir vos négociations :

Conseil n°1 : négociez sur les intérêts et pas sur les positions

“Je ne cèderai pas. Si tu veux partir en vacances avec moi, ce sera en Grèce !”. Voici un exemple de position. On souhaite défendre à tout prix son idée.

Le problème des négociations sur les positions, c’est que plus on défend sa position et plus on s’y attache. Cela devient une histoire d’égo où chaque partie attend que l’autre lui donne raison ou cède à sa volonté.

Il y a plusieurs problèmes au fait de négocier sur des positions :

  • cela provoque de la rancoeur, du ressentiment et contribue à détériorer des relations
  • cela retarde la conclusion d’un accord, puisque le centre de la discussion est focalisée sur les positions, souvent extrêmes au début pour anticiper de futures concessions, et non pas sur les intérêts qui les sous-tendent

Les intérêts, ce sont les raisons qui expliquent les positions. Et quand on commence à s’intéresser à pourquoi telle personne veut telle chose, on finit par comprendre que la solution à ses problèmes n’est peut-être pas forcément ce qu’elle demande, mais autre chose que vous pouvez lui donner ! Et là, un accord créatif peut être possible.

Conseil n°2 : Elargissez l’éventail de solutions

Plutôt que de négocier entre “soit A, soit B”, et après avoir compris les intérêts réels qui justifient A et B, vous pouvez alors explorer le champ des possibles.

Si la raison pour laquelle votre amie souhaite partir en Grèce, c’est peut-être qu’elle veut aller dans un endroit où il fait chaud et près de la mer. Si on prend en compte ces critères, alors un éventail de destinations alternatives pourraient peut-être la satisfaire !

Si le vendeur de l’appareil photo que vous convoitez ne veut pas vendre le boîtier séparé de l’objectif, c’est peut-être parce qu’il a peur de ne pas réussir à vendre les pièces détachées. Mais si vous connaissez un ami qui serait prêt à acheter juste le boîtier, alors vous avez une opportunité de deal gagnant-gagnant !

En résumé : posez des questions ouvertes, intéressez-vous le plus possible à votre interlocuteur, collectez des informations. C’est par ce moyen que vous pourrez alors repousser les limites du jeu pour élargir la taille du gâteau au lieu d’essayer de le partager.

Conseil n°3 : Utilisez des critères objectifs

Demandez des critères objectifs quand vous négociez. Par exemple, si vous souhaitez acheter un appartement et qu’on vous propose un prix, celui-ci doit être justifié par des critères objectifs comme la localisation, la surface, l’ancienneté du logement, les travaux récents qui ont été faits etc. Si vous avez fait un petit benchmark, cela vous donne beaucoup d’arguments pour négocier le prix.

Si une proposition ne vous convient pas, car elle vous paraît arbitraire, questionnez votre interlocuteur pour lui demander sur quels critères il se base, s’il y a une grille tarifaire, combien les autres prestataires comme vous sont payés, etc.

En résumé : une bonne négociation est une négociation qui se prépare ! Plus vous aurez travaillé votre argumentaire, vos références, plus vous pourrez vous reposer sur des critères objectifs qui dépassionnent aussi la négociation.

A vous de jouer !