Certains sont à l’aise lorsqu’ils ont préparé leur prise de parole parce qu’ils connaissent parfaitement leur sujet et savent ce qu’ils ont à dire… mais sont rapidement déstabilisés dans un contexte d’interaction, de questions-réponses ou lorsqu’on leur demande de s’exprimer à l’improviste.
Vous en faites partie ? Ne vous inquiétez pas, l’art de la répartie et de l’improvisation, ça se pratique !
Pardoxalement, l’improvisation, ça se travaille…
Et oui, on aurait tendance à penser que la capacité à improviser est une capacité naturelle, comme les chats qui retombent toujours sur leurs pattes, or il n’en est rien. Pour devenir un bon humoriste ou un bon improvisateur, il faut s’entraîner.
Prenez l’exemple d’un pianiste qui improvise un morceau de jazz. Pensez-vous que cet homme n’a jamais touché un piano de sa vie et s’est dit « tiens, je vais taper sur les touches et voir ce que cela donne ? ». Bien sûr que non. C’est au contraire un musicien chevronné, qui connaît parfaitement son instrument, travaille dur et, surtout, connaît parfaitement ses gammes, qui lui permettent de composer des mélodies harmonieuses sur le moment !
Connaître ses gammes, ça signifie avoir répété des blocs ou des schémas qui fonctionnent. En prise de parole, cela veut dire que vous avez travaillé des textes ou des interventions sur un sujet, que vous connaissez peut-être des histoires ou des citations sur le bout des doigts. Et c’est parce que vous connaissez bien ces blocs que vous êtes capable, sur le moment, de les ré-assembler pour construire une prise de parole nouvelle.
En somme, on improvise jamais à partir de quelque chose qu’on ne connaît pas… Improviser, ce n’est pas claquer des doigts comme un coup de baguette magique, c’est « sortir spontanément quelque chose qui est déjà en soi« .
Mais comment improviser sur un sujet qu’on connaît peu ou très peu ?
La recette consiste à relier ce sujet à n’importe quelle chose que vous pouvez justement connaître ou dont vous pouvez parler.
Cela nécessite cependant d’être dans une bonne disposition physique qui vous permet d’être réceptif et agile : être extrêmement détendu musculairement (et pas crispé ou stressé), être à l’écoute, en pleine conscience, l’esprit observateur et vif.
Si vous êtes trop dans votre tête, il y a de fortes chances pour que votre cerveau fasse un blocage, que vous analysiez trop la situation et soyez incapable de répondre sur le moment.
Cela nécessite aussi de travailler sa créativité et son lâcher-prise pour faire de bonnes associations d’idées qui vont constituer un fil rouge pour parler sur presque n’importe quoi… et de mettre de côté le facteur émotionnel pour prendre du recul par rapport à la situation et la transformer en jeu !
De nombreux exercices issus du théâtre d’improvisation et pratiqués en cours vont vous permettre de développer ce muscle qui est en vous !